Si l’enseignement majeur de l’édition 2015 de l’étude de l’Observatoire UFF/IFOP de la clientèle patrimoniale était l’intention pour les Français patrimoniaux de modifier leurs placements dans l’objectif d’un meilleur rendement, l’édition 2016 de cette même étude met en lumière les préoccupations et attentes des investisseurs patrimoniaux en matière de retraite et de placements dans un contexte marqué par les prochaines élections présidentielles. Tour d’horizon avec Café du Patrimoine des comportements, inquiétudes et attentes des investisseurs français.
Des élections qui ne laissent pas indifférents
Préoccupés par les questions de réforme fiscales, et plus encore par l’avenir des retraites, les investisseurs patrimoniaux français se prononcent contre Hollande et contre Sarkozy.
Non au match de 2012
Les investisseurs patrimoniaux français ne souhaitent pas revivre le deuxième tour de l’élection présidentielle de 2012 puisqu’à gauche, ils plébiscitent Macron qu’ils sont 51% à considérer comme « le candidat idéal de la gauche » reléguant François Hollande très loin derrière Manuel Valls, Arnaud Montebourg et Jean-Luc Mélenchon. À droite, les investisseurs patrimoniaux français souhaitent à 46% une victoire d’Alain Juppé aux primaires de la droite et du centre. L’ancien premier ministre et maire de bordeaux devance ainsi de très loin Nicolas Sarkozy (13%) qui recueille un score quasiment identique à ceux de François Fillon et Bruno Le Maire (12%).
Retraite, relance économique et fiscalité au cœur des préoccupations
Les investisseurs patrimoniaux français font largement confiance à Alain Juppé pour « relancer l’économie française » (48%), pour « favoriser un climat plus serein pour les investisseurs » (52%) ainsi que pour « garantir l’avenir du système français des retraites « (49%). En revanche, pour ce qui est de « baisser le poids des prélèvements fiscaux », les avis sont plus partagés puisque 35% des investisseurs patrimoniaux accordent leur confiance à Alain Juppé, 23% à Nicolas Sarkozy, 20% à François Fillon et 15% à Bruno Le Maire.
La retraite, l’enjeu majeur pour les investisseurs patrimoniaux
La retraite et les incertitudes qui pèsent sur le financement de cette dernière préoccupent particulièrement les investisseurs patrimoniaux français qui sont 50% à la considérer comme le « principal objectif d’investissement ». La retraite reste, comme en 2015, l’objectif prioritaire, « loin devant la constitution d’une épargne de précaution (33%) et l’avenir de ses enfants (33% également) » nous apprend l’étude de l’Observatoire UFF/IFOP de la clientèle patrimoniale. Ainsi, « 65% d’entre eux se déclarent préoccupés quant au montant qu’ils toucheront ; 56% s’inquiètent de l’âge, à partir duquel ils pourront prendre leur retraite à taux plein ; 52% se questionnent sur les efforts d’épargne nécessaires au financement de leur retraite. »
Le comportement paradoxal des investisseurs français
Ouverts aux risques mais privilégient immobilier et produits à capital garanti
Si « 44% des investisseurs patrimoniaux se déclarent ouverts au risque », bien conscients semble-t-il que dans le contexte actuel, il faut aller chercher du rendement en dehors des produits à capital garanti, ils ne mettent cependant pas en pratique cette assertion. En effet, « 69% des investisseurs patrimoniaux français misent sur l’immobilier locatif d’investissement et 64% sur les produits à capital garanti ».
Disponibilité des fonds : 1er critère des investisseurs patrimoniaux français
Ce décalage entre les intentions annoncées et la réalité provient de la des critères dans le choix d’un investissement. Les investisseurs patrimoniaux français placent d’abord la disponibilité des fonds (57%), puis seulement ensuite le niveau de rendement (54%) et en troisième place le niveau de risque (47%).
Une modification des comportements de placement
Les investisseurs patrimoniaux sont 37% à considérer que « l’évolution de la conjoncture a modifié leurs comportements de placements sur les 12 derniers mois ». Cette part grossit par rapport à l’année précédente où seuls 30% des investisseurs patrimoniaux français déclaraient une modification de leurs comportements de placements.
Des investisseurs patrimoniaux de plus en plus mobilisés
65% des investisseurs patrimoniaux français « déclarent s’impliquer plus largement dans la gestion de leur épargne ; 59% affirment s’informer de façon plus régulière quant à l’actualité financière ; 57% se sont tournés vers des produits moins risqués. »
Un regain d’intérêt pour l’immobilier
L’immobilier, placement qui séduit les Français a tendance à les séduire plus encore. Ce secteur déjà privilégié par les investisseurs français connaît un regain d’intérêt. Ainsi, 62% des Français Patrimoniaux seraient prêts à investir dans l’immobilier dans l’ancien (contre 56% en 2015) ; 58% dans les résidences pour seniors ou retraités (contre 53% en 2015) ; 49% dans l’immobilier locatif d’investissement Pinel qui permet une défiscalisation immobilière (contre en 2015), 40% dans le LMP (investissement locatif meublé professionnel) (contre 31% en 2015) ; 22% dans le dispositif Malraux qui permet d’investir dans l’immobilier tout en réduisant ses impôts (contre 16% en 2015).
Une digitalisation des pratiques
La digitalisation de la sphère patrimoniale se poursuit. Les services en ligne continuent à gagner du terrain puisque « 53% des Français Patrimoniaux estiment que le fait qu’un organisme financier propose des services en ligne est important (18%) ou essentiel (35% contre 27% en 2015) ».
« 47% des Français Patrimoniaux seraient prêts à réaliser l’intégralité de leurs opérations financières en ligne », afin de « de réaliser des opérations n’importe quel jour et à toute heure, d’éviter de se déplacer ou de recevoir la visite d’un conseiller et enfin de réduire le montant de ses frais bancaires » Mais il est important de souligner également le besoin de conseils et de contact humain dont font part les investisseurs patrimoniaux : « 61% souhaiteraient continuer à bénéficier d’un conseil en ligne (30%) ou physique (31%) ». En outre, « 79% des Français Patrimoniaux se fient au conseil humain plutôt qu’à une application, un algorithme ou un robot ».
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Responsable Editoriale - Café de la Bourse
Après des études littéraires et une double formation en communication à la Sorbonne et au CELSA, Clémence Tanguy a travaillé à la SNCF et au Conseil Général des Hauts-de-Seine avant d'intégrer l'équipe de Café de la Bourse en 2015. Elle est en charge des sujets relatifs à l'actualité macro-économique, aux crypto-monnaies, aux produits financiers, aux finances personnelles et à l'investissement en général, avec une approche pédagogique et pragmatique.