Empruntée à la gestion assurancielle, la technique de gestion dite à coussin vise à dynamiser la performance d’un fonds dans un cadre sécurisé.
A l’origine, la gestion à coussin – CPPI ou constant proportion portfolio insurance en anglais – est un principe de gestion de portefeuille qui implique une exposition variable aux différentes classes d’actifs risquées et non risquées afin de rechercher la performance tout en préservant le capital.
La gestion à coussin étant difficilement applicable par les assureurs aux contrats d’assurance-vie dans leur globalité, cette technique est aujourd’hui utilisée dans différents fonds diversifiés, avec l’objectif de concurrencer des fonds en euros devenus moins rentables.
Un fonds géré selon la technique du coussin est donc composé de deux poches distinctes :
– l’une, majoritaire, composée d’actifs pas ou peu risqués, censés assurer la protection du capital avec un rendement mesuré ;
– l’autre, minoritaire, composée d’actifs plus risqués censés générer un rendement supérieur (actions en premier lieu).
La construction des deux poches tient compte de la nécessité de protéger le capital à l’échéance. La part investie en actifs risqués ne dépasse généralement pas le tiers de l’allocation globale, mais elle peut être réduite à zéro en cas d’évolution négative du marché actions par exemple. C’est d’ailleurs là un point soulevé par les détracteurs de la technique du coussin : la réduction forte et prolongée de l’exposition aux actifs risqués et le risque de ne générer aucun surcroît de performance, alors même que les frais de gestion ne sont, eux, pas revus à la baisse.
Les fonds en euros à coussin
Utilisée de longue date dans de nombreux fonds structurés ou à formule, la technique du coussin a donc gagné des produits plus traditionnels, tels que les fonds en euros dits dynamiques, censés délivrer un rendement supérieur à celui des fonds en euros classiques. Si la recherche de performance supplémentaire du côté du marché immobilier fait des émules – et de bons scores – elle se pratique donc aussi fréquemment du côté des marchés actions. Ces fonds en euros à coussin se présentent notamment sous les noms familiers de Suravenir Opportunités (Suravenir Assurances), fonds en euros de nombreux contrats d’assurance-vie Internet qui affiche la meilleure performance 2013 (lire notre article Assurance-vie Internet : les meilleurs fonds en euros), de EuroSélection (Spirica), présent dans le contrat Private Vie de Nortia par exemple, d’Eurocit’ chez AG2R La Mondiale (contrat Pierre de Soleil) ou encore d’Elixence chez Generali. Et force est de constater leur succès en termes de performance nette 2013 :
Eurocit’ : 4,75%
Elixence : 4,16%
Suravenir Opportunités : 4,05%
EuroSélection : 4,01%
De plus, afin d’assurer la protection du capital ainsi qu’une recherche optimale de rendement, la gestion est agrémentée d’un système d’effets cliquets, selon le degré de tolérance aux pertes accepté par le gérant ou par le client. Ainsi, toute performance positive sera mise de côté – sur la poche sécurisée – au-delà d’un certain plafond, tandis que toute perte sera limitée de par la coupure des positions en deçà d’un certain seuil. Conséquence : le capital ne peut être touché.
Dans l’attente des nouveaux fonds Euro Croissance, ces fonds en euros dynamiques gérés selon la technique du coussin constituent une réponse adaptée à la quête de performance dans un cadre sécurisé. Encore peu nombreux sur le marché, certains sont néanmoins largement présents sur l’offre en assurance-vie Internet.
Nadège Bénard