Assurance vie ISR : comment investir ?

Assurance vie ISR : comment investir ?




Avec 1 795 milliards d’euros d’encours à fin février 2021[1], l’assurance-vie conserve mois après mois son statut de placement préféré des Français. De fait, ce produit financier présente de nombreux atouts. Il permet en effet de répondre, tout au long de la vie, à des besoins variés et essentiels : financer l’achat de son domicile ou les études de ses enfants, préparer sa retraite ou encore transmettre un patrimoine.

Depuis quelques années, assurance-vie rime aussi avec investissement socialement responsable (ISR) et, à ce titre, contribue au développement d’une économie plus durable et plus responsable. De fait, les assureurs se sont récemment engagés à inclure dans leurs offres d’assurance-vie au moins un support en unités de compte (UC) bénéficiant d’un label à caractère ISR, solidaire ou climat, notamment des fonds ayant obtenu le label ISR, placé sous l’égide du Ministère de l’Economie, des Finances et de la Relance.

Si l’offre d’unités de compte ISR a connu un développement timide ces dernières années, la situation s’est radicalement transformée sous l’impulsion des pouvoirs publics et de la réglementation. Adoptée en mars 2019, la loi Pacte a par exemple donné un sérieux coup d’accélérateur à la croissance des offres ISR dans les contrats d’assurance-vie en obligeant les contrats d’assurance-vie multi-supports à proposer une ou plusieurs unités de compte labellisées ISR.

Mais qu’est-ce que ce fameux label ISR ? Comment intégrer un fonds labellisé ISR à son contrat d’assurance-vie ? Quel intérêt l’épargnant a-t-il à investir dans un fonds labellisé ISR ?

Comment choisir le fonds ISR dans lequel investir ? Le Label ISR répond dans cette tribune pour Café du Patrimoine à toutes les interrogations que peut soulever l’assurance-vie ISR.

Qu’est-ce qu’un fonds ISR ?

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L’Investissement Socialement Responsable (ISR) est un placement qui vise à concilier performance économique et impact social et environnemental en finançant les entreprises et les entités publiques qui contribuent au développement durable quel que soit leur secteur d’activité. En influençant la gouvernance et le comportement des acteurs, l’ISR favorise une économie responsable. Pour être considéré comme ISR, un fonds d’investissement doit donc s’inscrire dans cette philosophie générale. Mais il doit surtout respecter toute une série de critères environnementaux, sociaux ou de gouvernance, connus sous l’acronyme ESG. Ces éléments sont utilisés pour analyser et évaluer la prise en compte du développement durable et des enjeux de long terme dans la stratégie des entreprises.

Dans le détail, le critère environnemental prend par exemple en compte les émissions de CO2 et de gaz à effet de serre, le recyclage des déchets, la consommation d’électricité ou encore la prévention des risques environnementaux. Pour sa part, le critère social peut tenir compte de qualité du dialogue social au sein des entreprises, l’emploi des personnes handicapées ou encore la formation des salariés. Enfin, le critère de gouvernance s’assure de la transparence de la rémunération des dirigeants d’entreprise, de la lutte contre la corruption ou de la place des femmes dans les conseils d’administration.

Afin d’aider les épargnants à identifier en toute confiance les fonds ISR dans lesquels investir, en 2016, le Ministère de l’Economie, des Finances et de la Relance a décidé de créer le Label ISR. Sa vocation est simple : permettre aux épargnants de distinguer les fonds d’investissement mettant en œuvre une méthodologie robuste d’investissement socialement responsable (ISR), aboutissant à des résultats mesurables et concrets. Le label ISR garantit que le fonds met réellement en pratique une véritable méthodologie pour se constituer un portefeuille de valeurs ou d’entreprises respectant les critères ESG. À ce titre, le Label ISR est donc un gage de sérieux pour l’ensemble des épargnants.

Depuis sa création, le label ISR était essentiellement attribué à des fonds ou OPCVM investis en actions et/ou en obligations, auxquels les particuliers peuvent accéder à travers différents produits d’épargne traditionnels (assurance-vie, PEA, épargne salariale, …). Depuis octobre 2020, le label ISR s’est ouvert à d’autres catégories de produits d’investissement. En effet, les fonds professionnels spécialisés (FPS), les fonds immobiliers (SCPI et OPCI) et les mandats sont désormais éligibles au label.

Quel que soit le fonds labellisé ISR choisi, il important de savoir que ce label est attribué à des fonds qui respectent des exigences strictes définies par le cahier des charges de ce même label et réparties à travers six piliers. Mieux, l’attribution du label ISR est assuré par trois organismes d’audit externes et indépendants, à savoir Afnor Certification, EY France et Deloitte. Autant d’éléments qui constituent pour les épargnants des gages de crédibilité et de fiabilité pour le label ISR.

Assurance vie ISR : comment cela fonctionne ?




Au fil des années, il est devenu de plus en plus facile d’investir dans un fonds ISR à travers son assurance-vie. L’épargnant souscrit un contrat d’assurance-vie comportant le plus souvent à la fois un fonds euros garanti en capital, sécurisé et géré par la compagnie d’assurance, mais aussi des supports d’investissement en unités de compte, afin d’optimiser le rendement de son contrat d’assurance-vie et de diversifier ses placements. Parmi les principales catégories d’UC, on retrouve les actions et les obligations qui sont regroupées dans des Organismes de Placements Collectifs en Valeurs Mobilières (OPCVM). Ces UC peuvent également investir dans l’immobilier à travers des produits d’investissement dédiés, à savoir la Société Civile Immobilière (SCI), la Société Civile de Placement Immobilier (SCPI) ou encore l’Organisme de Placement Collectif Immobilier (OPCI). L’épargnant choisit son unité de compte en fonction de ses projets, de son appétit pour le risque et de son horizon de temps.

Avec l’entrée en vigueur de la loi Pacte, les assureurs-vie seront demain obligés de proposer des unités de compte ayant obtenu le Label ISR.

Concrètement, depuis le 1er janvier 2020, tous les contrats d’assurance vie dits multi-supports doivent obligatoirement inclure au minimum une unité de compte labellisée ISR[2] ou une UC verte[3] ou une UC Solidaire[4]. Puis, à compter du 1er janvier 2022, les contrats devront cette fois comporter au moins une UC ISR, une UC verte et une UC solidaire. Enfin, toujours à partir du 1er janvier 2022, l’information des épargnants devra se faire plus transparente et accessible quant à l’engagement du fonds d’investissement choisi dans la transition écologique. Ainsi, en amont de la souscription, chaque contrat devra présenter le pourcentage d’unités de compte labellisés qu’il contient. Le détenteur d’une assurance-vie recevra également, tous les ans, des informations précises sur la politique d’intégration des impacts environnementaux et sociaux dans la gestion du fonds en euro du contrat ainsi que sur les montants investis dans des fonds labellisés.

Ces obligations réglementaires, orientées pour soutenir la transition écologique et environnemental, constituent donc un sérieux coup de pouce pour les fonds détenteurs du Label ISR. Cette volonté politique d’accélérer le développement de l’assurance vie ISR ne doit toutefois rien au hasard. Elle se veut une réponse concrète aux attentes des épargnants qui souhaitent de plus en plus donner du sens à leur épargne. De fait, 6 Français sur 10 déclarent accorder une place importante aux impacts sociaux et environnementaux dans leurs décisions de placement selon une enquête IFOP pour le FIR et Vigeo Eiris, réalisée en septembre 2019 et intitulée « L’intérêt des Français pour la finance responsable se confirme ». Par ailleurs, l’assurance vie est un support d’épargne de long terme, particulièrement propice pour investir dans des projets contribuant au développement durable en favorisant des financements de long terme.

L’entrée en vigueur de la loi Pacte permet d’expliquer une partie de l’engouement des fonds ayant le Label ISR. L’offre d’UC labellisées ISR s’est en effet fortement développée, avec un nombre croissant de supports disponibles sur le marché. Un développement qui se traduit dans les chiffes : à fin 2019, on recensait ainsi plus de 20 milliards d’euros d’encours en unités de compte ISR contre 5,4 milliards d’euros à fin 2018. Une tendance de croissance qui s’est confirmée depuis.

Fonds ISR : quel intérêt pour les épargnants ?




En choisissant d’investir dans un fonds ISR à travers son assurance-vie, l’épargnant témoigne de sa volonté d’épargner responsable et, ainsi, de participer activement à une économie plus durable et respectueuse de l’environnement et des enjeux sociaux et sociétaux du monde d’aujourd’hui. Et pour cause : les fonds labellisés ISR ont clairement pour objectif de contribuer à un développement plus durable.

À travers son fonds ISR, l’épargnant encourage également les entreprises les plus vertueuses, à savoir celles qui adoptent des pratiques responsables. De fait, un placement financier ISR privilégie clairement les entreprises affichant les meilleures pratiques environnementales, sociales ou de gouvernance. Enfin, il cherche à éviter de financer des activités ayant des impacts environnementaux et sociaux négatifs. Et pour cause : certains fonds ISR excluent des entreprises ayant des pratiques environnementales ou sociales négatives reconnues, comme les entreprises les plus émettrices de gaz à effet de serre ou celles qui ne respectent pas les Droits de l’Homme. Certains fonds peuvent exclure tout ou partie des entreprises d’un secteur dont les activités sont jugées néfastes pour le développement durable, à savoir les activités d’extraction de charbon ou le secteur des armes, par exemple.

Épargner responsable permet aussi, et surtout, d’atteindre son objectif personnel d’épargne. En effet, il est aujourd’hui tout à fait possible de conjuguer épargne responsable et performance financière. Contrairement aux idées reçues qui voudraient qu’un fonds ISR soit moins performant qu’un fonds classique, force est de constater qu’il n’en est rien. La performance des produits responsables ou ISR est en effet équivalente à celles d’autres produits financiers présentant un niveau de risque similaire. Une étude du Forum pour l’Investissement Responsable (FIR) de l’Ecole Polytechnique réalisée en 2020 montre en effet que non seulement les fonds ISR ont une performance globalement comparable à celle du marché, mais que 62 % de ces fonds surperforment les fonds « classiques ».

Certes, le rendement des produits responsables est soumis à l’évolution des marchés financiers, comme n’importe quel placement financier, mais la prise en compte des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) ne compromet pas la performance potentielle qui demeure donc comparable à celle d’un produit financier de même type à niveau de risque identique. En mettant de l’ISR dans son assurance-vie, l’épargnant ne renonce donc pas à ses projets d’épargne de long terme.

Comment choisir le fonds ISR dans lequel investir ?




C’est bien aujourd’hui toute la difficulté pour les épargnants. L’offre de fonds ISR est aujourd’hui pléthorique et ces fonds sont très hétérogènes. Il n’est donc pas toujours aisé pour un épargnant particulier de s’y retrouver dans la jungle des fonds ISR présents sur le marché. Au 1er mars 2021, on dénombre ainsi 618 fonds labellisés ISR, totalisant 470 milliards d’actifs sous gestion, répartis au sein de 125 sociétés de gestion. Il est donc nécessaire de bien se préparer en amont avant d’investir dans un fonds ISR en se posant les bonnes questions. À cet égard, le label ISR constitue une boussole indispensable pour effectuer le meilleur choix d’investissement possible.

Tout d’abord, l’épargnant doit être en mesure de bien définir son objectif d’épargne et, par voie de conséquence, son horizon de placement. De fait, le choix du fonds ISR ne sera pas le même selon que l’épargnant désire investir sur du court ou moyen terme (5 ans ou moins) ou selon qu’il se projette sur du long terme (10 ans ou plus) afin, par exemple, de préparer sa retraite ou transmettre un patrimoine. Ensuite, il est nécessaire de s’interroger sur son appétit au risque. Dit autrement, l’épargnant doit pouvoir déterminer s’il est prêt à risquer de perdre une partie de son capital en échange d’un rendement plus élevé ou si, à l’inverse, il souhaite obtenir un rendement financier moins élevé et avoir la garantie de sécuriser son capital investi.

L’épargnant peut bien entendu décider d’aligner son choix d’investissement avec ses convictions personnelles, par exemple en optant pour un domaine ou un secteur d’activités qui lui tient tout particulièrement à cœur, comme les énergies renouvelables ou encore la lutte contre le réchauffement climatique.

Dans tous les cas, le plus simple reste d’en parler directement à votre conseiller financier ou votre conseiller bancaire qui sera alors en mesure de vous proposer en fonction de votre projet, de votre tolérance au risque ou encore de votre espérance de rendement, des supports en unités de compte labellisés ISR sur lesquels vous pourrez alors allouer une partie de votre épargne. Dans ce paysage complexe et hétéroclite, le label ISR constitue toutefois une boussole fiable et identifiable pour se repérer et opérer les bons choix.

Placement de long terme, cohérent avec l’horizon des enjeux de développement durable, l’assurance-vie présente toutes les caractéristiques nécessaires pour accompagner sur la durée une économie plus verte et plus responsable au service d’une économie plus durable. Ce placement financier permet aussi d’encourager les entreprises à adopter rapidement de bonnes pratiques en matière environnementale et sociale tout en permettant aux épargnants d’atteindre leurs objectifs personnels d’épargne. À cet égard, le Label ISR offre toutes les garanties de fiabilité et de sérieux pour permettre aux épargnants de faire les bons choix d’investissement.

[1] Source : Fédération Française de l’Assurance (FFA), 31 mars 2021

[2] Une unité de compte ISR est un fonds ayant obtenu le label ISR d’Etat et qui prend en compte les critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) dans la sélection des entreprises qui composent son portefeuille

[3] Une unité de compte « verte » est un fonds qui finance des entreprises mettant en avant des stratégies énergétiques et écologiques ou se souciant du climat.

[4] Une unité de compte solidaire est un fonds qui consacre une partie de son portefeuille au financement de l’économie sociale et solidaire

Source des images : Freepik

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