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Allocation d’expert : “Préférence aux actions européennes et américaines”

Allocation d’expert : “Préférence aux actions européennes et américaines”




Les marchés actions conservent la préférence des gérants professionnels. Mathieu Pivovard, responsable de la Gestion Diversifiée Institutionnelle France, et son adjointe Maryannick Plomion nous expliquent pour quelles raisons et nous présentent leur allocation équilibrée.

Quel est votre point de vue à l’égard de la situation macroéconomique ?

Notre scénario principal se révèle positif en termes de croissance économique, notamment pour les pays développés. Le chiffre de croissance pour 2014 devrait dépasser les 3% pour l’ensemble formé par ces pays et être proche de 1% en zone euro, ce qui révèle une accélération par rapport à 2013. Il en va de même aux Etats-Unis, où la croissance devrait atteindre 2,5% en 2014 contre 2% en 2013, sous l’effet de la reprise du marché immobilier, un redressement du marché de l’emploi et un retour des investissements des entreprises.

Le Japon reste, lui, dans la continuité de 2013 avec un chiffre de croissance estimé à 1,5% en 2014. Des incertitudes demeurent sur les conséquences du relèvement de la TVA opéré en avril, qui impacte négativement le revenu disponible des ménages et donc la consommation et la croissance. Le gouvernement de Shinzō Abe pourrait être contraint de renforcer sa politique budgétaire accomodante et la Banque du Japon sa politique d’assouplissement monétaire (quantitative easing).

Quant aux pays émergents, ils semblent retrouver une certaine stabilité. Le ralentissement pourrait se montrer plus marqué en Chine, où la production industrielle et la croissance du crédit s’affaiblissent et où le marché immobilier subit un retournement. Les pays émergents qui présente une balance des paiements déficitaire ont été malmenés par le début du tapering américain en 2013, mais le pire semble passé, grâce, en premier lieu, à l’action volontariste des Banques centrales, notamment au Brésil.

Quelles sont vos anticipations sur l’inflation ?

Nous pensons que l’environnement économique ne suscitera pas de déflation. En zone euro, l’inflation devrait se stabiliser cette année autour de 1,1%. Si nous anticipons une intervention de la Banque centrale européenne – BCE – en juin, ce chiffre de 1,1% n’en tient pas compte. La reprise avérée dans les Etats périphériques (Espagne, Italie) et qui commence à se dessiner dans le reste de la zone devrait suffire à endiguer la poursuite de la baisse des prix.

Les pays émergents connaissent une situation très différente. Le Brésil a par exemple mis en oeuvre une politique très restrictive pour réduire son inflation, qui devrait tomber à environ 6% en 2014. L’Inde voit sa croissance ralentir, mais lutte elle aussi pour faire revenir son inflation à 9,4% en 2014 contre 11% en 2013.

Nous estimons donc que pour les prochains mois, les pays émergents présentent plus de risques que les pays développés, au regard de la croissance et de l’inflation.

Dans ce contexte de reprise, votre allocation privilégie-t-elle les actions ?

Notre préférence va effectivement aux actions, particulièrement européennes et américaines. Notre point de vue est neutre sur les actions japonaises et sur les actions des pays émergents.

En zone euro, notre conviction repose sur la reprise économique mais aussi sur les résultats boursiers du premier trimestre, qui s’avèrent plats, et sur les résultats d’entreprise qui ne semblent pas encore se redresser. Nous pensons qu’il existe un réel réservoir de performance sur les valeurs européennes pour le second semestre 2014.

Pour ce qui concerne les obligations, nous adoptons une position neutre sur les titres souverains avec cependant une distinction entre un biais légèrement négatif sur les pays “core” (Allemagne et France) et un biais positif sur les Etats périphériques (Espagne, Italie), dont les taux continuent de converger vers les taux core. Nous restons négatifs sur les titres américains en raison d’anticipations de taux à la hausse et neutres sur les titres japonais et sur les obligations indexées sur l’inflation.

La quête de rendement nous conduit également à privilégier le crédit (obligations d’entreprises) high yield (qualité de notation intermédiaire) plutôt que investment grade (qualité de notation supérieure).

En outre, nous nous montrons de nouveau positifs sur la dette émergente dans la mesure où les pays emprunteurs ont déjà bien entamé leurs politiques restrictives et où la hausse des taux semble presque terminée. Nous privilégions cependant la dette émergente en dollars et non en devises locales.

Enfin, si nous restons neutres sur les matières premières dans l’attente d’une réelle reprise dans les pays émergents, nous apprécions les qualités des obligations convertibles, notamment européennes, qui devraient profiter, entre autres, du rattrapage des actions.

Quelle allocation découle-t-elle de ces convictions ?

Au sein d’un portefeuille type équilibré entre 50% d’actions zone euro et 50% d’obligations en euros, l’allocation se présente ainsi :

– Actions : 65 % (part pouvant aller jusqu’à 70%). Si le portefeuille est fortement orienté sur la zone euro avec 58% de la poche actions, il intègre une diversification par les actions américaines (5%) et les actions des pays émergents (2%) ;

– Obligations : 35%, dont 25% en obligations souveraines, majoritairement italiennes et espagnoles et 5% en obligations d’entreprise.

– Obligations convertibles et dette émergente : 5%, répartis selon des proportions sensiblement égales.

Nous évitons de conserver trop de cash en portefeuille pour ne pas nuire à la performance.

Propos recueillis par Nadège Bénard