L’assurance vie est l’un des placements préférés des Français. En janvier 2025, pour la première fois, l’encours de l’assurance vie a dépassé les 2 000 milliards d’euros. Il faut dire qu’il s’agit d’un placement idéal pour le financement de ses projets moyen long terme, qui permet de bénéficier en outre de bénéficier d’avantages fiscaux.
Pour autant, l’assurance vie n’est pas exempte de risques. Alors, l’assurance vie, est-ce risqué ? Peut-on perdre de l’argent avec une assurance vie ? Quels sont les différents risques auxquels l’investisseur en assurance vie s’expose ? Comment les réduire, voire les éviter ? Toutes nos explications.
Fonds euros assurance vie : le risque lié au coût d’opportunité
L’assurance-vie comporte un fonds euros, majoritairement investi en obligations et garanti en capital, qui permet à tout moment de retrouver intactes les sommes déposées sur ce placement sans risque.
Attention cependant car le faible rendement de cette poche sécurisée pourrait vous faire perdre de l’argent si l’on tient compte de l’inflation. Il faut en effet que la performance du fonds euros soit supérieur à l’inflation. Ainsi, en 2023, la hausse constatée sur le rendement des fonds euros n’a pas permis au fonds euros classique d’afficher un rendement moyen annuel supérieur au taux de l’inflation qui s’est établi à 4,9 % en France cette année-là. En revanche, avec une inflation en moyenne annuelle de +2,0 % en 2024, le fonds euros affichait un rendement ajusté à l’inflation positif, rendant ce placement plus attractif, en dépit de sa légère baisse par rapport à l’année précédente.
Mais investir sur un placement en espérant qu’il fasse mieux que l’inflation devrait vous inciter à songer au coût d’opportunité. Cet argent investi sur un fonds euros n’est pas investi sur un placement plus performant. Alors même qu’il pourrait vous rapporter 9 % par an en moyenne mais avec un risque de perte en capital. C’est le rendement annualisé de l’indice MSCI World depuis sa création, un indice boursier que regroupe plus de 1 000 actions du monde entier. Le fonds euros est un bon placement pour sécuriser son épargne, mais le manque à gagner en investissant en fonds euros plutôt que sur les marchés boursiers doit vous inciter à diversifier vos placements. Les supports en unités de compte doivent donc être impérativement envisagés pour vos investissements de long terme avec une proportion d’UC à définir en fonction de votre aversion au risque.
Unités de compte assurance vie : le risque de perte en capital
L’assurance vie permet aussi d’investir sur les supports en unités de compte qui comportent elles un risque de perte en capital. En effet, l’assureur s’engage sur le nombre d’unités de compte mais en aucun cas sur leurs valeurs qui varient à la hausse comme à la baisse au gré des fluctuations des marchés financiers puisqu’elles peuvent être investies en actions, via des titres vifs, mais aussi des OPCVM et des ETF, en obligations via des fonds, en immobilier via des SCPI, OPCI, SCI, matières premières, etc. Ainsi, la valeur des unités de compte pourra donc être inférieure au cours de la vie du produit à celle lors de la souscription, avec une moins-value latente, voire effective si vous devez récupérer vos fonds à un moment peu favorable. Ainsi, à la question : « est-il possible de perdre de l’argent avec une assurance vie ? », la réponse est oui.
Mais d’abord, il convient de rappeler que le rendement potentiel d’un placement est lié au risque. Plus un placement est risqué, plus celui-ci affiche une performance potentielle élevée. À l’inverse, moins un placement est risqué, moins la performance sera élevée. Il est donc nécessaire, en cas d’investissement de long terme, de prendre un peu de risque pour espérer valoriser son capital dans la durée. En outre, plus votre horizon d’investissement sera long, plus le risque de perte en capital sera faible car la probabilité d’avoir un investissement négatif décroît avec l’augmentation de la durée du placement. Notez enfin que le capital peut être progressivement sécurisé au fur et à mesure que votre horizon d’investissement se rapproche en basculant les plus-values réalisées sur le fonds euros.
Le risque de défaillance de l’assureur
Parmi les risques qui pèsent sur l’assurance vie, on pourra également citer le risque de défaillance de l’assureur, autrement dit la faillite de l’assureur. Mais cette situation est assez peu probable, particulièrement si vous avez choisi un contrat d’un assureur connu, reconnu et fiable.
Rappelons également qu’en cas de faillite d’un assureur, le Fonds de Garantie des Assurances à la Personne (FGAP) garantit une protection aux assurés et pourra ainsi verser jusqu’à 70 000 euros par déposant et par société d’assurance (90 000 euros en cas de versement de rente viagère) et le double en cas de co-souscription. Attention, si vous possédez plusieurs contrats d’assurance-vie de 70 000€ chacun, mais tous chez le même assureur, en cas de faillite de cet assureur vous ne pourrez récupérer que 70 000€. Il peut donc être judicieux, particulièrement si vous êtes averse au risque, de souscrire plusieurs contrats d’assurance vie auprès de plusieurs assureurs différents. Multiplier les contrats pour bénéficier d’une garantie optimale des dépôts peut être une bonne idée.
Le risque de déshérence de l’assurance vie
Le risque de déshérence est un risque propre à l’assurance vie. Un contrat assurance vie est dit en déshérence lorsqu’au décès de l’assuré le bénéficiaire est introuvable et dans ce cas les fonds restent bloqués et la transmission du capital s’en retrouve entravée. L’assureur est tenu au décès de l’assuré de retrouver les bénéficiaires pour leur transmettre les fonds détenus sur le contrat. S’il ne parvient pas à retrouver les bénéficiaires au bout de 10 ans les sommes non versées aux bénéficiaires sont transférées à la Caisse des Dépôts et Consignations. Au bout de 20 ans les sommes non réclamées auprès de la Caisse des dépôts et consignations sont versées à l’État
Il est donc particulièrement important de désigner correctement les bénéficiaires de son assurance vie, et de les informer de leur statut pour faciliter la procédure de transmission du capital, et si besoin de modifier les bénéficiaires de son assurance vie (par exemple si le bénéficiaire décède avant l’assuré).
Le risque de blocage des fonds de l’assurance vie
L’assurance vie est aussi confronté à un risque bien spécifique : le blocage des fonds. Depuis 2016 et l’entrée en application de la loi Sapin 2, le Haut Conseil de Stabilité Financière (HCSF), sur proposition de la Banque de France, peut en cas de risque systémique geler de manière temporaire les contrats d’assurance vie. Cependant, ce gel des contrats ne peut excéder 6 mois, le blocage des fonds étant prévu pour une durée de 3 mois renouvelable une fois si les conditions ayant justifié sa mise en place n’ont pas disparu.
Tous ces risques inhérents à l’assurance vie peuvent être réduits, voire éviter, avec les bonnes pratiques. Il conviendra également avant d’investir en assurance vie d’étudier un comparatif meilleure assurance vie pour ouvrir le contrat le plus performant, adapté à son profil d’investisseur.
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